4 au 6 juillet 2025
La préparation du matériel avant une course est primordiale pour anticiper les problèmes mécaniques. Après des jours, des semaines, des mois à se préparer et à s’entraîner pour dépasser ses limites, il ne faut pas que tout soit gâché par un ennui mécanique qui aurait pu être évité. Un dérailleur mal réglé, des freins mal purgés ou l’oubli d’un outil essentiel comme une pompe ou une chambre à air peuvent notamment stopper votre effort prématurément alors que vous aviez des jambes de feu.
C’est pourquoi Lucas, mécanicien chez SCOTT, insiste : « Ce n’est pas la veille qu’on prépare un vélo pour une course pareille. » Voici comment mettre toutes les chances de votre côté, en préparant votre machine comme un pro.
Dès une semaine avant le départ, on entre en mode prépa course.
Ce timing est stratégique : il permet de repérer les éventuelles failles, commander une pièce si nécessaire, ou simplement ajuster les réglages sans stress.
Commencez par un tour d’horizon du cadre. Vérifiez les articulations, et serrez-les au couple constructeur à l’aide d’une clé dynamométrique. L’objectif : aucun jeu, aucune mauvaise surprise. Passez ensuite le cadre en revue à la recherche de fissures, impacts, ou traces de fatigue — c’est un réflexe à adopter régulièrement, pas seulement avant la MB.
Tournez le guidon. Vous ne devez sentir ni point dur, ni craquement suspect. Si la direction donne des signes de faiblesse, mieux vaut s’en occuper immédiatement. Enfin, inspectez les axes de roues : bien serrés, sans flottement.
Dans les descentes de la MB Race, vous allez solliciter vos freins à l’extrême. Il faut donc qu’ils soient irréprochables. Retirez les plaquettes pour inspecter la garniture, en suivant les recommandations du fabricant. Les disques aussi ont leur mot à dire : leur épaisseur minimale est souvent gravée dessus. S’ils sont en dessous, changez-les sans hésiter.
Vérifiez l’absence de fuites au niveau des raccords, joins et durites. Et assurez-vous que vos freins ont été purgés récemment — un frein spongieux, c’est un frein en moins. Enfin, pour éviter les frottements qui nuisent au rendement, vérifiez que les disques ne sont pas voilés et que les étriers sont parfaitement centrés.
Petit tips de Lucas : serrez vos leviers de frein (autour de votre cintre) juste ce qu’il faut. Ils doivent pouvoir pivoter légèrement en cas de chute, pour éviter la casse.
Une transmission qui craque ou qui saute, ça fait grimper les pulsations… pas dans le bon sens. Si vous roulez en électronique (type AXS), partez avec au moins une batterie de secours dans la poche. Et même deux si vous êtes du genre prudent.
Inspectez l’état des câbles et gaines, notamment ceux de la tige de selle télescopique. Si ça gratte ou accroche, il est temps de remplacer. Quant à la chaîne, cassette, plateaux et galets de dérailleur, utilisez un testeur d’usure (10-15 € en boutique) pour juger. Une transmission fatiguée, c’est un vélo capricieux.
Pensez aussi à vérifier la patte de dérailleur : tordue ou abîmée, elle fausse tous les réglages.
Tournez votre pédalier à la main : il doit être fluide, sans point durs ni sensation de roulements abîmés. Même topo pour les roues : faites-les tourner et cherchez les voiles importants, ou les sauts. Les rayons doivent tous être bien tendus, et les jantes étanches si vous roulez en tubeless.
Lucas attire votre attention sur un point précis : si vous sentez du jeu dans les moyeux, cela peut venir soit des « end-caps » desserrés, soit des roulements fatigués. Dans les deux cas, il faut corriger.
Inspectez l’état des pneus avec soin : pas de coupures, de hernies ou de zones trop usées. Faites l’appoint en liquide préventif pour sécuriser votre montage tubeless, et n’oubliez pas l’obus de valve : s’il est obstrué, réparer une crevaison deviendra un enfer.
Examinez les plongeurs de votre fourche et de votre amortisseur. Des éclats ou accrocs peuvent endommager les joints, faire entrer des impuretés, et à terme, causer une casse. Le système de blocage au guidon (si vous en avez un) doit être fonctionnel : testez câble, gaine et commande.
Réglez la pression (SAG), le rebond et la compression selon votre poids, votre style de pilotage, et le terrain. Lucas conseille de ne rien bouleverser la veille : « À la MB, on roule avec ce qu’on connaît. »
Un cintre mal aligné peut créer de vraies sensations parasites. Pour le centrer, alignez-le visuellement avec le T de la fourche, en veillant à avoir le même écart de chaque côté. Vérifiez aussi que toutes les commandes tombent naturellement sous la main : leviers, manettes, commande de tige de selle.
Les poignées ne doivent pas être négligées. Choisissez un modèle confortable, adapté à vos habitudes. Et pour la selle, c’est la même règle d’or : ne changez rien avant la course.
Vous avez fait le gros du travail. Maintenant, place aux derniers ajustements.
Commencez par graisser votre chaîne, toujours sur sa face interne — c’est elle qui est en contact avec la transmission. Laissez poser un peu pour que le lubrifiant imprègne bien. Choisissez une huile adaptée à la météo prévue : sec, humide, mixte ? C’est un détail qui fait la différence.
Rechargez toutes vos batteries : transmission, GPS, lumières, téléphone. Testez le freinage, assurez-vous que les disques ne frottent pas. Ajustez la pression de vos pneus. Et n’oubliez pas les plaquettes adaptées aux conditions du lendemain (attention : elles nécessitent un petit rodage, comptez 25 freinages appuyés de 25 km/h à l’arrêt).
Le stress monte, mais restez méthodique. Recontrôlez la pression des pneus, ajustez vos suspensions si besoin. Et surtout, faites un point matos.
Checklist indispensable :
Avec cet équipement, vous êtes prêts à faire face à une grande partie des problèmes qui peuvent survenir sur une course aussi exigeante que la MB Race.
Mais encore faut-il savoir l’utiliser !
C’est pourquoi Lucas a insisté pour vous partager ses « 5 conseils méca », des gestes simples à maitriser durant la course et qui peuvent vous faire éviter l’abandon.
Astuce terrain : si vous êtes pressé, gonflez d’abord légèrement la chambre avant de la placer — elle prendra mieux sa forme dans le pneu.
Petit plus : entraînez-vous à le faire à la maison sans stress. Une fois en course, vos mains trembleront un peu plus…
Conseil bonus : ayez une petite clé Allen à portée de main dans votre maillot.
Vous avez donc la recette magique pour que rien ne puisse vous empêcher de franchir la ligne d’arrivée de la fameuse course VTT la plus difficile du monde.
« Après, c’est surtout une histoire de jambes » ajoutera Lucas en rigolant.
Bonne course à tous !
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