Retour d’expérience… par Arthur Lehec !
Souvenez-vous, il y a quelques mois Arthur Lehec, membre du Team MB Race, nous parlait du lien si particulier qu’il entretient avec Shimano : enfant, il rêvait devant leurs groupes, adolescent, il se passionne pour leur technicité et quand il a enfin pu s’acheter son premier groupe, il est définitivement devenu accro ! (voir la vidéo ici)
Equipé de son groupe XTR 9100, il a donc pris le départ de la MB Ultra 2022 avec un gout de revanche après deux années blanches ! Retour sur son expérience….
Ce n’est pas ta première MB Race… Rappelle-nous ton parcours ?
J’ai presque tout connu sur la MB en 8 participations, faisant monter la pression crescendo : de la MB Street dans les rues de Combloux à 3 fois finisher du 140 km !
J’ai commencé en 2012 en étant exposant, donc j’ai seulement la MB Street mais déjà avec un regard admiratif sur les finishers du 140, en voyant toute cette émotion incroyable à l’arrivée.
En 2013, j’ai donc participé au 70k m pour découvrir cette course mythique. Et bien sûr, j’ai tout de suite eu envie d’y retourner… Donc en 2014 et 2015, je m’étais fixé le 100km comme objectif avec une belle 6e place !
Et puis en 2016, j’ai passé le cap et je me suis fixé le gros défi : aller au bout des 140 km… c’est passé mais dans la souffrance !
En 2018, année de blessure, manque d’entraînement, ça passe pour cette fois ci mais vraiment juste juste, au bout de l’effort… J’ai été contraint de m’arrêter plusieurs fois. Je me suis donc promis de revenir pour la finir mais sans subir autant…
En 2019, je suis super entraîné, je me dis qu’elle est « dans la poche ». Tout se déroule PARFAITEMENT jusqu’à 80km. Mais comme quoi sur la MB, rien n’est acquis tant que la ligne n’est pas franchie. Un coup de défaillance inexpliqué, sûrement coup de chaud très rare chez moi, je dois m’arrêter au 100km après une très longue pause à la limite du malaise. C’est une grosse déception et frustration. J’ai eu du mal à l’encaisser et l’assumer…
Et cette déception s’est accentuée par l’annulation de 2020 en raison du Covid et d’une 2e grosse blessure en 2021 qui m’a rendu spectateur de la course… Autant dire que j’attendais 2022 avec impatience !
Et alors, cette année comment ça s’est passé ?
J’avais forcément un goût de revanche après 3 années, et restant sur un échec en 2019. Je me suis super bien préparé, depuis le 1er janvier, et jusqu’aux derniers jours précédents la course, et je peux maintenant dire que tout s’est bien déroulé !
Le jour J, au moment d’ouvrir les yeux, j’ai tout de suite compris que je serai finisher. J’avais cette sensation d’être prêt et que les planètes étaient alignées ce jour-là. Et du coup, j’ai eu très peu de doutes pendant les 13h de course.
Il y a eu quand même des coups de moins bien pendant ces 13h… non ?
Je n’ai pas eu de grosse défaillance pendant la course cette année. J’ai eu un petit coup de mou vers 110-120km où je n’arrivais plus trop à me ravitailler. Mais j’ai gardé le moral en me disant que ça irait mieux plus tard. J’ai un peu levé le pied, puis les sensations sont bien revenues en fin de course.
Mais encore une fois, rien n’est joué jusqu’à la ligne… Je me suis trompé d’un seul panneau sur les centaines rencontrés, pourtant je me sentais encore concentré et lucide, et cela m’a couté environ 150m de D+ et bien 10min de perdue entre la mauvaise descente , la compréhension du problème et la remontée pour récupérer le parcours… Un petit coup au moral
Ça m’a un peu gâché mon arrivée, car après tant d’effort, et de places grappillées à la fin, tout a été gâché bêtement . Heureusement que je ne jouais pas la victoire… (rires)
Et du coup quelle a été ton meilleur moment pendant la course ?
Honnêtement , je suis tenté de dire la journée entière tellement elle était réussie .
Mais cette sensation qu’on ne connaît nul par ailleurs , de retrouver une « gouache » incroyable après 120km et pas loin de 6000m D+ jusqu’à faire la dernière montée à bloc, sûrement plus rapide que si je l’avais faite au départ…puis la descente à bloc sur Megève quand tu lâches tout car tu sais que c’est fini le mental reprend le dessus sur la fatigue et ça, ça n’a pas de prix… C’est clairement de la drogue, naturelle et fabriquée par le corps, mais de la drogue quand même ! (rires)
Un mot pour décrire ton expérience MB race 2022 ?
Ma MB race 2022 est une expérience réussie. Sur le plan personnel pour ma condition physique, mais aussi sur le plan logistique avec ma compagne qui a été un support important à chaque ravitaillement.
Et puis il y a aussi l’organisation solide, composée de personnes passionnées et impliquées… Un grand merci à toute l’équipe des bénévoles, qui certes n’a pas fait les 140km ce jour-là, mais sans eux, personne ne les aurait fait !
Et enfin, cette météo parfaite, la même pour 2023, s’il vous plaît !
Au niveau technique, je pense également avoir fait les bons choix niveau matériel :
Un SCOTT Spark Tuned 2022, modifié avec un groupe complet SHIMANO XTR 9100, et les roues DT SWISS XRC1200 Spline 30mm.
Depuis ma 1ere expérience MB Race en 2012, j’ai toujours été fidèle à ces marques et modèles, en suivant leurs différentes évolutions, et les défaillances n’ont été à déplorer que côté « bonhomme » et JAMAIS côté « machine ». 0 pépins à déclarer donc on repart tout pareil pour les 3 années à venir !
Est-ce que tu seras sur la ligne de départ l’année prochaine ?
Bien sûr , ainsi que 2024 et 2025 avec en ligne de mire sur ces 3 années-là de passer la barre des 12h. Ensuite on verra, il me reste une étape à franchir il me semble dans l’expérience MB Race… ça commence par « U » comme Ultra , mais ça finit par « ltime ». Toujours plus !
